Comme pour tous les animaux, il existe des maladies transmissibles de l’oiseau à l’homme. Un certain nombre de volatiles font partie de ce qu’on appelle désormais les N.A.C. (Nouveaux Animaux de Compagnie). À ce titre, il est particulièrement important de s’intéresser à ces maladies qui nous sont communes, et en particulier aux risques sanitaires auxquels s’exposent les propriétaires et éleveurs d’oiseaux.
Définition : on appelle zoonose toute maladie infectieuse et contagieuse commune à l’homme et à l’animal. Nous nous intéresserons plus précisément ici aux contaminations de l’animal vers l’homme. Nous passerons ainsi en revue les principales maladies bactériennes, virales et enfin parasitaires qui sont susceptibles d’être transmises des oiseaux à l’homme.
Les zoonoses bactériennes.
La Salmonellose
La transmission à l’homme de la salmonellose n’est pas très fréquente mais classique : le risque est réel. Parmi les oiseaux de cages et volières, les Passériformes sont le plus souvent touchés, le canari en particulier. Ces bactéries sont très résistantes dans le milieu extérieur, et l’oiseau se contamine facilement par ingestion d’aliments contaminés par des fientes ou au travers de la coquille. Il existe une forme suraiguë avec décès brutal par septicémie, une forme aiguë avec gastro-entérite et troubles nerveux, ou encore une forme chronique. L’homme se contamine par ingestion d’aliments contaminés par des fientes d’oiseaux malades, et déclare alors une gastro-entérite sévère, parfois accompagnée d’une septicémie voire de lésions articulaires.
La Tuberculose
Ce sont essentiellement les perroquets qui peuvent extérioriser des lésions de tuberculose àMycobactérium tuberculosis ou à Mycobactérium bovis : ils sont alors le plus souvent les révélateurs d’une maladie préexistante et ignorée chez leur propriétaire. C’est une maladie favorisée par des conditions environnementales inadaptées, en particulier lors de froid, d’humidité ou encore d’hygiène insuffisante. Les signes apparaissent progressivement sur plusieurs semaines : amaigrissement, diarrhée, troubles respiratoires, nodules cutanés. La contamination se fait par ingestion et par inhalation. La contamination de l’homme est possible par voie aérienne et digestive.
Lorsque l’homme est immunodéficient (SIDA), il est susceptible d’être contaminé par une tuberculose à Mycobactérium avium dont le pronostic est presque toujours fatal.
Pour des raisons de santé de publique, et compte tenu des mauvais résultats des traitements, l'euthanasie des animaux atteints est vivement conseillée.
La Campylobactériose
C’est une maladie qui touche essentiellement les jeunes oiseaux (Gallinacés, Anatidés, Columbidés, Passériformes, parfois Psittacidés) et peut être responsable de mortalité subite. L’homme se contamine par contact direct avec l’animal ou avec ses selles, ou encore par ingestion d’aliments souillés. Il peut alors déclencher de graves troubles digestifs, surtout chez les personnes fragiles (immunodéficients, femmes enceintes, jeunes enfants, personnes âgées).
Yersiniose
C’est une maladie que l’on appelle également pseudo-tuberculose. Elle est due à Yersinia pseudotuberculosis et atteint préférentiellement les canaris, les diamants de Gould, ou encore les toucans. Elle évolue le plus souvent vers le décès brutal de l’animal. La contamination de l’homme par ingestion d’aliments souillés par les fientes d’oiseaux malades est possible, bien qu’exceptionnelle. Par contre, elle est particulièrement dramatique car il développe alors une forme septicémique souvent mortelle.
Les zoonoses virales.
L’Orthomyxovirose (la grippe)
L’infection est en général inapparente chez l’oiseau (surtout les oiseaux migrateurs, exceptionnellement les oiseaux d’agrément), mais la contamination de l’homme par les selles ou les sécrétions oculo-nasales est classique. La maladie se traduit chez l’homme par de la fièvre, des éternuements, de la toux, des écoulements nasaux et oculaires, de la léthargie, des courbatures, une chute d’appétit et parfois de la diarrhée. On observe parfois des infections bactériennes secondaires pouvant atteindre l’appareil respiratoire profond (pneumonies). Mais en règle générale, la guérison intervient spontanément en quelques jours. La vaccination est utile, surtout pour les personnes fragiles.
Les zoonoses parasitaires.
La Cryptosporidiose
C’est une maladie touchant essentiellement les Passériformes et les Psittacidés dont les défenses immunitaires sont déficientes. Il s’agit d’un parasite microscopique unicellulaire (un protozoaire appelé Cryptosporidium sp.) qui pourrait être transmis à l’homme par contact direct avec l’animal, provoquant une gastro-entérite. Cependant, cette transmission n’est pas prouvée à ce jour.
La Giardiose
La giardiose est également une maladie à protozoaire (Giardia psittaci) fréquemment décrite aux Etats-unis chez les perruches calopsittes. Elle se traduit par des troubles digestifs (gastro-entérite). La contamination de l’homme se fait par les selles, et les symptômes sont ceux d’une gastro-entérite, parfois sévère surtout chez l’enfant.
Les risques de contracter une maladie par l’intermédiaire de son oiseau sont donc réels. C’est pourquoi il est impératif de respecter des règles de bases quant à l’hygiène quotidienne : en particulier, veillez à vous laver systématiquement les mains à l’eau chaude et au savon après toute manipulation de l’animal lui-même ou de son milieu de vie. Ne mettez jamais les mains à la bouche avant de vous les être bien nettoyées. Gardez-vous de manger, boire ou fumer pendant la manipulation de votre compagnon. Ne laissez pas dormir votre animal dans votre lit, ne le laissez pas toucher votre visage ou tout autre endroit du corps. S’il vous arrive de vous faire griffer ou mordre, lavez la plaie à l’eau et au savon, désinfectez-la et n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Déconseillez systématiquement la manipulation de votre oiseau à de très jeunes enfants ou à des personnes immunodéprimés (souffrant d’un déficit de leurs défenses naturelles). Vermifugez régulièrement votre oiseau, et évitez de le toucher inutilement s’il présente des symptômes respiratoires ou digestifs. Nettoyez régulièrement sa cage, sans oublier de porter des gants de caoutchouc (ne jamais manipuler de fientes à main nue). Évitez l’inhalation de poussières (port de masque conseillé lors du nettoyage des cages). Ne consommez jamais d’aliments susceptibles d’avoir été souillés par des fientes.
En respectant ces quelques consignes simples et peu contraignantes, vous vous assurez une cohabitation saine et heureuse avec votre compagnon.
sources: http://www.7vet7.fr/