Article écrit par Coline Borel, toute reproduction interdite sans accord de l'auteur
Définition :
La pathologie respiratoire est l'un des domaines les plus importants en médecine féline. Le coryza est un syndrome (ensemble de symptômes) caractérisé par des lésions inflammatoires des voies respiratoires, de la cavité buccale, des annexes de l'oeil et de l'oeil. Il peut atteindre tous les chats, et touche d'autant plus les collectivités par sa forte contagiosité.
Etiologie :
Plusieurs agents sont responsables seuls ou conjointement de la maladie (dans l'ordre d'importance) :
- Le calicivirus : ce virus a pour cibles les cellules épithéliales de l'appareil respiratoire et digestif. Il est résistant dans le milieu extérieur. Seul, il cause un coryza bénin caractérisé par du jetage nasal séreux et une stomatite. l'Animal excrète le virus pendant 24 à 30 mois en continu dans 40% cas, sans présenter de symptôme. Il résiste 8 à 10 jours dans le milieu extérieur et présente une grande variabilité antigénique (il existe de nombreuses souches différentes). Mais certaines souches de ce virus sont très pathogènes et provoquent une fièvre hémorragique d'allure épidémique conduisant à la mort dans 40% des cas (les animaux, chatons essentiellement, présentent : fièvre, ictère, détresse respiratoire avec pneumonie, pancréatite, altération de l'état général.). Deux cas ont été décrits en 2011 en Allemagne (Schulz BS, Hartmann K, Unterer S, Eichhorn W, Majzoub M, Homeier-Bachmann T, Truyen U, Ellenberger C, Huebner J. Two outbreaks of virulent systemic feline calicivirus infection in cats in Germany. Berl Munch Tierarztl Wochenschr. 2011 May-Jun;124(5-6):186-93.)
- L'herpèsvirus félin de type 1 (FVH1) : spécifique du chat, il cause une rhino-trachéite par nécrose des cellules épithéliales de l'appareil respiratoire (due à la réplication du virus dans ces cellules). La conjonctive oculaire, la cornée et l'appareil génital sont aussi atteints. L'évolution est lente, et le coryza est plus sévère que celui provoqué par le calicivirus. les animaux deviennent porteurs sains à excrétion intermittente par phénomène de latence. Le virus ne résiste que 24h dans le milieu extérieur.
- Chlamydophila felis : il s'agit d'une bactérie se développant exclusivement dans les cellules (=intracellulaire) et provoquant une atteinte de la conjonctive oculaire surtout et de la muqueuse nasale. Son excrétion dure 3 à 8 mois. Elle résiste peu dans le milieu extérieur.
- Bordetella bronchiseptica : cette bactérie n'est pas spécifique du chat (on la retrouve dans la Toux de chenil du chien également), mais elle est spécifique de l'arbre respiratoire. La durée de survie dans l'environnement est inconnue, mais on suspecte qu'elle soit d'environ 10 jours. Un stress peut réactiver une infection préalablement non détectable (comme lors d'une mise-bas).
- Le réovirus : il cause un coryza banal. Ce virus est très résistant.
- L'herpèsvirus félin de type 1 (FVH1) : spécifique du chat, il cause une rhino-trachéite par nécrose des cellules épithéliales de l'appareil respiratoire (due à la réplication du virus dans ces cellules). La conjonctive oculaire, la cornée et l'appareil génital sont aussi atteints. L'évolution est lente, et le coryza est plus sévère que celui provoqué par le calicivirus. les animaux deviennent porteurs sains à excrétion intermittente par phénomène de latence. Le virus ne résiste que 24h dans le milieu extérieur.
- Chlamydophila felis : il s'agit d'une bactérie se développant exclusivement dans les cellules (=intracellulaire) et provoquant une atteinte de la conjonctive oculaire surtout et de la muqueuse nasale. Son excrétion dure 3 à 8 mois. Elle résiste peu dans le milieu extérieur.
- Bordetella bronchiseptica : cette bactérie n'est pas spécifique du chat (on la retrouve dans la Toux de chenil du chien également), mais elle est spécifique de l'arbre respiratoire. La durée de survie dans l'environnement est inconnue, mais on suspecte qu'elle soit d'environ 10 jours. Un stress peut réactiver une infection préalablement non détectable (comme lors d'une mise-bas).
- Le réovirus : il cause un coryza banal. Ce virus est très résistant.
Epidémiologie :
80 à 90% des coryzas sont dus au FHV1 et/ou au calicivirus. Jusqu'à 40% des chats vivant en collectivité sont porteurs du calicivirus.
Les sources d'agents pathogènes sont les animaux malades et les animaux apparemment sains mais qui sont toujours infectés (porteurs excréteurs). Ceci complique la prévention.
Les matières virulentes sont les sécrétions (oculaires, nasales) et dans une moindre mesure, les fèces. La transmission est directe par contact entre chats de nez à nez (avec le FHV1 surtout car fragile dans le milieu extérieur) ou indirecte par le biais d'objets (gamelles, personnes). Les voies de pénétration sont oro-nasale et oculaire.
Ce sont essentiellement les chatons (entre 4 et 8 semaines) et les jeunes qui sont les plus vulnérables à la maladie.
Les sources d'agents pathogènes sont les animaux malades et les animaux apparemment sains mais qui sont toujours infectés (porteurs excréteurs). Ceci complique la prévention.
Les matières virulentes sont les sécrétions (oculaires, nasales) et dans une moindre mesure, les fèces. La transmission est directe par contact entre chats de nez à nez (avec le FHV1 surtout car fragile dans le milieu extérieur) ou indirecte par le biais d'objets (gamelles, personnes). Les voies de pénétration sont oro-nasale et oculaire.
Ce sont essentiellement les chatons (entre 4 et 8 semaines) et les jeunes qui sont les plus vulnérables à la maladie.
Présentation clinique :
Les symptômes varient en fonction de l'agent incriminé, de la dose et la virulence de la souche, de l'âge et de l'état physiologique du chat.
L'incubation est courte (2-4 jours) et l'on observe 2 formes cliniques :
- La forme aiguë : hyperthermie, adénomégalie mandibulaire, inflammation nasale, conjonctivale et amygdalienne, jetage, dyspnée, toux, épiphora oculaire, ulcères buccaux, ptyalisme et anorexie. Parfois, la cornée présente des ulcérations en carte de géographie (lors d'implication de l'herpèsvirus notamment). L'évolution se fait sur 10 jours environ.
- La forme chronique : elle fait suite à la forme aiguë et est due à des complications bactériennes. Elle peut se caractériser par une sinusite (chats Persans notamment), une pneumonie, une kératite ulcéreuse, une stomatite, des avortements, des signes nerveux (rares) ou des signes urinaires (virus). Des causes sous-jacentes sont à rechercher (infection concomitante par le FIV par exemple).
- La forme chronique : elle fait suite à la forme aiguë et est due à des complications bactériennes. Elle peut se caractériser par une sinusite (chats Persans notamment), une pneumonie, une kératite ulcéreuse, une stomatite, des avortements, des signes nerveux (rares) ou des signes urinaires (virus). Des causes sous-jacentes sont à rechercher (infection concomitante par le FIV par exemple).
Certains signes cliniques sont plus fréquemment observés en fonction de l'agent infectieux incriminé. Ils peuvent ainsi aider orienter les suspicions cliniques. Mais attention, ces signes seuls ne permettent pas de déterminer l'/les agent(s) responsable(s) du coryza : seules les analyses de laboratoires apportent le diagnostic définitif.
Diagnostic :
Le diagnostic de coryza est aisé et se fait d'après les symptômes (rhinite, stomatite, kératite, conjonctivite).
Par contre, comme dit précédemment, il est impossible de déterminer de manière sûre les agents infectieux impliqués grâce aux seuls signes cliniques. Ce diagnostic étiologique (détermination de l'/des agent(s) responsable(s)) est indispensable pour envisager un traitement adapté. Il passe par des prélèvements au niveau des muqueuses oculaires, nasales et orales, puis analyse PCR (Polymerase Chain Reaction), immunofluorescence (IF), séroneutralisation (SN) ou ELISA par un laboratoire. Les sérologies sanguines sont possibles, mais ne présentent pas un grand intérêt diagnostique (interférence avec la vaccination, cas aigus ne produisant pas immédiatement d'anticorps).
Par contre, comme dit précédemment, il est impossible de déterminer de manière sûre les agents infectieux impliqués grâce aux seuls signes cliniques. Ce diagnostic étiologique (détermination de l'/des agent(s) responsable(s)) est indispensable pour envisager un traitement adapté. Il passe par des prélèvements au niveau des muqueuses oculaires, nasales et orales, puis analyse PCR (Polymerase Chain Reaction), immunofluorescence (IF), séroneutralisation (SN) ou ELISA par un laboratoire. Les sérologies sanguines sont possibles, mais ne présentent pas un grand intérêt diagnostique (interférence avec la vaccination, cas aigus ne produisant pas immédiatement d'anticorps).
Traitement :
Pour un chat de particulier, les objectifs sont de supprimer la cause du coryza, de prévenir ses potentielles complications et séquelles et d'assurer les grandes fonctions de l'animal.
Pour cela et selon l'agent incriminé on utilisera un traitement symptomatique et spécifique :
Pour cela et selon l'agent incriminé on utilisera un traitement symptomatique et spécifique :
- Réhydratation chez les chatons notamment ;
- Anti-inflammatoires pour calmer l'inflammation respiratoire ;
- Antiviraux par voie générale ou sous forme de collyres humains en cas d'ulcères cornéens (idoxuridine, trifluridine) ;
- Anti-inflammatoires pour calmer l'inflammation respiratoire ;
- Antiviraux par voie générale ou sous forme de collyres humains en cas d'ulcères cornéens (idoxuridine, trifluridine) ;
N.B. : une étude pilote en 2012 a montré que l'administration orale de famciclovir (antiviral) 3 fois par jour permettait d'obtenir des concentrations suffisantes en antiviral dans les larmes de chats pour être efficaces contre le FHV1 (Thomasy SM, Covert JC, Stanley SD, Maggs DJ. Pharmacokinetics of famciclovir and penciclovir in tears following oral administration of famciclovir to cats: a pilot study. Vet Ophtalmol, 2012 Feb 16 doi: 10.1111/j.1463-5224.2011.00984.x.).
- Interféron omega félin (VIRBAGEN omega®) par voie générale ou locale avec des résultats satisfaisants sur les virus (traitement coûteux) (d'après les résultats d'études en 2007 et 2011) ;
- Antibiotiques (tétracyclines, ampicilline, céphalosporines ou gentamicine) pour prévenir/traiter les complications et surinfections bactériennes, et en cas de Chlamydiose (tétracyclines en collyre et par voie générale, un mois durant à renouveler 6 mois plus tard dans les collectivités pour contrôler les récidives).
- Aérosolthérapie (avec de la dexamethasone, du goménol et de la gentamicine +/- acétylcystéine car discutée) pour décongestionner les voies respiratoires et traiter plus localement la rhinite.
- Antibiotiques (tétracyclines, ampicilline, céphalosporines ou gentamicine) pour prévenir/traiter les complications et surinfections bactériennes, et en cas de Chlamydiose (tétracyclines en collyre et par voie générale, un mois durant à renouveler 6 mois plus tard dans les collectivités pour contrôler les récidives).
- Aérosolthérapie (avec de la dexamethasone, du goménol et de la gentamicine +/- acétylcystéine car discutée) pour décongestionner les voies respiratoires et traiter plus localement la rhinite.
En collectivité, la gestion du coryza est un véritable défi pour le vétérinaire comme pour l'éleveur. Les objectifs sont différents que dans le cas d'un chat vivant seul : il s'agit de limiter la durée des signes cliniques ainsi que les récidives. Pour cela, le diagnostic étiologique est indispensable.
Prophylaxie :
La prévention sanitaire est difficile à cause des porteurs sains qui sont source d'agents FHV1, Calicivirus et Chlamydophila. Ils entretiennent la circulation de ces agents en collectivité. Le programme de prévention s'intéresse à 3 données : l'environnement, l'hôte et l'agent infectieux lui-même. Il est donc préconisé d'éviter la propagation de la maladie dans l'élevage, de soutenir la réponse immunitaire de l'animal et de maîtriser l'agent pathogène incriminé en fonction de son cycle de vie.
Les facteurs à prendre en compte dans le programme de prévention sont résumés ci-dessous (en gras, les facteurs essentiels à considérer) :
Les facteurs à prendre en compte dans le programme de prévention sont résumés ci-dessous (en gras, les facteurs essentiels à considérer) :
D'une manière générale, il faut limiter le risque d'infection en :
- Isolant les infectés et en procédant à une quarantaine. Si l'espace le permet, l'isolement des infectés se fera par lots : modérément atteints ou cliniquement guéris et sévèrement atteints ;
- Veillant à l'hygiène générale : se laver les mains, changer ses vêtements. Noter que contrairement à leur effet sur les bactéries, les gels hydro-alcooliques n'inactivent pas parfaitement les virus impliqués dans le syndrome coryza (en particulier le calicivirus). Les agents de blanchiment utilisables en machine à laver auraient un effet virucide (étude japonaise de 2012 sur le calicivirus) (Tobe S, Hoshi M, Iizuka K, Tadenuma H, Takaoka H, Komoriya T, Kohno H. Virucidal effects of bleach activators, sodium alkyl acyloxybenzene sulfonate and acyloxybenzoic acid, against Feline calicivirus. J Oleo Sci. 2012;61(4):211-6.) ; Utilisant le système de marche en avant : l'on s'occupera en premier des animaux en bonne santé les plus fragiles (les chatons), puis des adultes, pour finir par les malades tout en se déplaçant en sens unique ;
- Désinfectant l'environnement. Le produit choisi dépendra du/des agents incriminés. Plusieurs produits peuvent être cumulés car chacun a une activité sur un ou des agents précis. L'on dispose entre autres des ammoniums quaternaires (attention ils sont inactifs sur le calicivirus), de l'eau de Javel à 1/30 pendant 10-15 minutes (attention, elle est inactivée par les matières organiques, il faut d'abord laver), du peroxymonosulfate de potassium (Virkon®), ou de la chlorhexidine (assez coûteuse et inactive sur le calicivirus). De nombreuses études sur l'inactivation virale (pour le calicivirus surtout, car il est le plus résistant) ont été menées ces dernières années avec de nombreux produits et techniques (péroxyde d'hydrogène, chlore, chlorure de sodium, nitrate de sodium chaleur, ultrasons, irradiation par faisceaux d'électrons) ;
- N'introduisant les nouveaux chats qu'après une quarantaine de 3 semaines avec dépistage et vaccination ;
- Isolant les femelles gestantes dès 3 semaines avant la mise bas (limiter la réexcrétion liée au stress) et en limitant les contacts entre les jeunes chatons et les adultes porteurs chroniques ;
- Sevrant les chatons précocement si la femelle est porteuse chronique ;
- Limitant tous les facteurs de stress responsables d'une baisse immunitaire et de réexcrétion des agents chez les porteurs chroniques. Cela passe par une diminution de la densité de population, une multiplication des litières de différents types et des lieux d'alimentation pour faciliter l'organisation territoriale et un enrichissement de l'environnement (avec des jeux) ;
- Identifiant les porteurs et les malades chroniques ;
- Supplémentant en L-Lysine (400 mg/j par voie orale) les chats porteurs d'herpèsvirus pour limiter la réactivation et l'excrétion du virus (mais des études complémentaires restent nécessaires pour recommander cette pratique en élevage) ;
- Assurant un programme de vaccination raisonné pour limiter le phénomène d'amplification.
- Veillant à l'hygiène générale : se laver les mains, changer ses vêtements. Noter que contrairement à leur effet sur les bactéries, les gels hydro-alcooliques n'inactivent pas parfaitement les virus impliqués dans le syndrome coryza (en particulier le calicivirus). Les agents de blanchiment utilisables en machine à laver auraient un effet virucide (étude japonaise de 2012 sur le calicivirus) (Tobe S, Hoshi M, Iizuka K, Tadenuma H, Takaoka H, Komoriya T, Kohno H. Virucidal effects of bleach activators, sodium alkyl acyloxybenzene sulfonate and acyloxybenzoic acid, against Feline calicivirus. J Oleo Sci. 2012;61(4):211-6.) ; Utilisant le système de marche en avant : l'on s'occupera en premier des animaux en bonne santé les plus fragiles (les chatons), puis des adultes, pour finir par les malades tout en se déplaçant en sens unique ;
- Désinfectant l'environnement. Le produit choisi dépendra du/des agents incriminés. Plusieurs produits peuvent être cumulés car chacun a une activité sur un ou des agents précis. L'on dispose entre autres des ammoniums quaternaires (attention ils sont inactifs sur le calicivirus), de l'eau de Javel à 1/30 pendant 10-15 minutes (attention, elle est inactivée par les matières organiques, il faut d'abord laver), du peroxymonosulfate de potassium (Virkon®), ou de la chlorhexidine (assez coûteuse et inactive sur le calicivirus). De nombreuses études sur l'inactivation virale (pour le calicivirus surtout, car il est le plus résistant) ont été menées ces dernières années avec de nombreux produits et techniques (péroxyde d'hydrogène, chlore, chlorure de sodium, nitrate de sodium chaleur, ultrasons, irradiation par faisceaux d'électrons) ;
- N'introduisant les nouveaux chats qu'après une quarantaine de 3 semaines avec dépistage et vaccination ;
- Isolant les femelles gestantes dès 3 semaines avant la mise bas (limiter la réexcrétion liée au stress) et en limitant les contacts entre les jeunes chatons et les adultes porteurs chroniques ;
- Sevrant les chatons précocement si la femelle est porteuse chronique ;
- Limitant tous les facteurs de stress responsables d'une baisse immunitaire et de réexcrétion des agents chez les porteurs chroniques. Cela passe par une diminution de la densité de population, une multiplication des litières de différents types et des lieux d'alimentation pour faciliter l'organisation territoriale et un enrichissement de l'environnement (avec des jeux) ;
- Identifiant les porteurs et les malades chroniques ;
- Supplémentant en L-Lysine (400 mg/j par voie orale) les chats porteurs d'herpèsvirus pour limiter la réactivation et l'excrétion du virus (mais des études complémentaires restent nécessaires pour recommander cette pratique en élevage) ;
- Assurant un programme de vaccination raisonné pour limiter le phénomène d'amplification.
La vaccination existe pour certains agents (le plus souvent contre herpèsvirus et calicivirus, certains sont aussi contre Chlamydophila). Les vaccins calicivirus assurent une protection contre la majorité des souches mais pas toutes. Ainsi, l'efficacité de la vaccination n'est donc pas la même selon l'agent et la souche incriminés, mais tout animal vacciné qui contracterait un coryza, aura des symptômes toujours moins sévères qu'en l'absence de vaccination.
Cette vaccination s'envisagera d'une manière différente selon qu'il s'agit d'un individu ou d'une collectivité car dans certains élevages, le coryza est endémique.
Cette vaccination s'envisagera d'une manière différente selon qu'il s'agit d'un individu ou d'une collectivité car dans certains élevages, le coryza est endémique.
Programme de vaccination en élevage :
Quel que soit l'élevage, les vaccins FHV1 et calicivirus sont recommandés. Mais en ce qui concerne le vaccin Chlamydophila, il ne doit être utilisé que dans les élevages où la circulation de l'agent est confirmée par des examens complémentaires. Actuellement, aucun vaccin Bordetella bronchiseptica n'est commercialisé en France avec une AMM chez le chat.
Tous les chats adultes doivent être vaccinés régulièrement, la recommantation actuelle des laboratoires est d'une fois par an.
Les chattes qui ne sont pas à jour de leur vaccination ou qui ont présenté des signes de la maladie liés au calicivirus ou au FHV1, peuvent recevoir un rappel vaccinal avant la mise à la reproduction de manière à améliorer le taux d'anticorps transmis aux chatons.
Les chattes gestantes et allaitantes ne doivent pas être vaccinées (leur innocuité n'a pas été testée). Néanmoins, dans les cas d'élevage à coryza endémique malgré la gestion sanitaire adéquate, la vaccination des chattes gestantes avec un vaccin inactivé peut être conseillée.
La vaccination des chatons prend en compte : leur immunité innée (qui est peu développée les 1ères semaines), les anticorps maternels absorbés les 24 premières heures suite à la prise de colostrum, l'immunité acquise suite à la vaccination ou une infection naturelle. La protection par les anticorps maternels est une notion très importante car elle est souvent la cause d'échec vaccinal. Celle-ci disparaît en général entre 9 et 12 semaines. Mais elle peut disparaître plus précocement (dès 6 semaines) si la mère a un faible taux d'anticorps ou si la prise de colostrum est insuffisante. Dans ce cas, les chatons répondront à une vaccination plus précoce (certains vaccins ont une AMM pour vacciner à l'âge de 6 semaines minimum).
A l'inverse, elle peut disparaître plus tardivement (à 16 semaines), et les vaccins devront être renouvelés jusqu'à 16 semaines révolues pour assurer une bonne primo-vaccination. Ainsi, dans les collectivités où les chatons issus de mères régulièrement vaccinées tombent malades, le protocole vaccinal à 3 primo-injections espacées de 3 semaines a fait ses preuves (exemple : injections à 9-12-16 semaines ou 8-11-14 semaines).
Une étude de 2012 montre que 44% des chatons vaccinés et âgés de 17 semaines ont des taux insuffisants en anticorps anti-herpèsvirus (4% avec le calicivirus), et que la protection dépend du type de vaccin utilisé (vivant atténué ou inactivé) et des anticorps maternels (Digangi BA, Levy JK, Griffin B, Reese MJ, Dingman PA, Tucker SJ, Dubovi EJ. Effects of maternally-derived antibodies on serologic responses to vaccination in kittens. J Feline Med Surg. 2012 Feb;14(2):118-23).
Tous les chats adultes doivent être vaccinés régulièrement, la recommantation actuelle des laboratoires est d'une fois par an.
Les chattes qui ne sont pas à jour de leur vaccination ou qui ont présenté des signes de la maladie liés au calicivirus ou au FHV1, peuvent recevoir un rappel vaccinal avant la mise à la reproduction de manière à améliorer le taux d'anticorps transmis aux chatons.
Les chattes gestantes et allaitantes ne doivent pas être vaccinées (leur innocuité n'a pas été testée). Néanmoins, dans les cas d'élevage à coryza endémique malgré la gestion sanitaire adéquate, la vaccination des chattes gestantes avec un vaccin inactivé peut être conseillée.
La vaccination des chatons prend en compte : leur immunité innée (qui est peu développée les 1ères semaines), les anticorps maternels absorbés les 24 premières heures suite à la prise de colostrum, l'immunité acquise suite à la vaccination ou une infection naturelle. La protection par les anticorps maternels est une notion très importante car elle est souvent la cause d'échec vaccinal. Celle-ci disparaît en général entre 9 et 12 semaines. Mais elle peut disparaître plus précocement (dès 6 semaines) si la mère a un faible taux d'anticorps ou si la prise de colostrum est insuffisante. Dans ce cas, les chatons répondront à une vaccination plus précoce (certains vaccins ont une AMM pour vacciner à l'âge de 6 semaines minimum).
A l'inverse, elle peut disparaître plus tardivement (à 16 semaines), et les vaccins devront être renouvelés jusqu'à 16 semaines révolues pour assurer une bonne primo-vaccination. Ainsi, dans les collectivités où les chatons issus de mères régulièrement vaccinées tombent malades, le protocole vaccinal à 3 primo-injections espacées de 3 semaines a fait ses preuves (exemple : injections à 9-12-16 semaines ou 8-11-14 semaines).
Une étude de 2012 montre que 44% des chatons vaccinés et âgés de 17 semaines ont des taux insuffisants en anticorps anti-herpèsvirus (4% avec le calicivirus), et que la protection dépend du type de vaccin utilisé (vivant atténué ou inactivé) et des anticorps maternels (Digangi BA, Levy JK, Griffin B, Reese MJ, Dingman PA, Tucker SJ, Dubovi EJ. Effects of maternally-derived antibodies on serologic responses to vaccination in kittens. J Feline Med Surg. 2012 Feb;14(2):118-23).
Dans tous les cas, la vaccination des chatons en collectivité est à adapter au cas par cas, sur les conseils du vétérinaire qui la suit.
Conclusion :
La présence de porteurs latents, asymptomatiques et d'une forte prévalence des agents infectieux rend difficile l'éradication de ces derniers en élevage. Par contre, la prophylaxie médicale et sanitaire rigoureuse permet de limiter l'expression clinique de la maladie. Le coryza n'est donc pas une fatalité en élevage félin. Car même si la maladie est fréquente et quasiment inévitable dans les collectivités, elle est sans gravité majeure pour les jeunes individus destinés à la vente aux particuliers à condition qu'elle soit bien prise au sérieux par l'éleveur et bien gérée en collaboration avec le vétérinaire sanitaire de l'élevage.
Sources :
Cadoré J.L., cours de D2 de médecine interne à l'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, 2006.
Grellet A. Diagnostic et maîtrise du coryza en élevage félin, Le Nouveau Praticien Vétérinaire Canine-Féline, 2010, vol 9 n°44, mai, 50-56.
Cadoré J.L., cours de D2 de médecine interne à l'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, 2006.
Grellet A. Diagnostic et maîtrise du coryza en élevage félin, Le Nouveau Praticien Vétérinaire Canine-Féline, 2010, vol 9 n°44, mai, 50-56.