La vaccination a pour but de protéger votre compagnon contre une maladie, le plus souvent d'origine virale ou bactérienne, mais aussi, depuis peu, parasitaire (piroplasmose et leishmaniose chez le chien, paludisme chez l'Homme). C'est le meilleur moyen de lutte contre les maladies infectieuses, reconnu et appliqué universellement, aussi bien en médecine humaine qu'en médecine vétérinaire. Grâce à des programmes de vaccination systématiques, on peut même espérer éradiquer certaines maladies comme l'a été chez l'homme la variole en 1981. Sans pouvoir parler d'éradication, la panleucopénie (typhus), et à un degré moindre l'infection par le FeLV, véritables fléaux chez le chat il y a quelques dizaines d'années, sont beaucoup moins fréquentes aujourd'hui.
Autre intérêt non négligeable de la vaccination : la consultation vaccinale ! (photo ci-dessous à gauche). C'est souvent la première occasion de présenter votre chaton à un vétérinaire, de voir si tout va bien (examen des oreilles, auscultation cardiaque…), et d'obtenir les réponses aux questions que vous pouvez vous poser (comportement, vermifugations, tatouage ou puce électronique, avantages et inconvénients de la stérilisation…)
Photo ci-dessus à gauche : examen clinique, auscultation cardiaque au cours de la consultation vaccinale. Photo de droite : injection du vaccin par voie intra-musculaire : voir le texte ci-dessous.
Il y a quelques années, des publications ont fait état de tumeurs sous-cutanées (fibrosarcomes) graves, car très récidivantes, même après exérèse chirurgicale, et se développant entre les omoplates d'un certain nombre de chats. Il se trouve que cette zône "interscapulaire" est l'endroit où se pratiquaient alors la plupart des injections sous-cutanées (sous la peau du cou), et en particulier les injections de vaccins. Ces derniers ont alors été suspectés de provoquer les fibrosarcomes félins.
Des études épidémiologiques de grande ampleur ont montré depuis qu'il n'existait pas un type de vaccin plus impliqué que les autres dans l'induction des fibrosarcomes, et que d'autres produits (y compris l'eau distillée !), injectés sous la peau des chats, pouvaient également provoquer l'apparition de ce type de tumeur.
À l'heure actuelle, il semble que ce ne soit pas le produit injecté qui induise le fibrosarcome, mais certains chats génétiquement prédisposés qui fabriquent plus facilement un fibrosarcome, lors d'irritation du tissu sous-cutané, (injection, mais aussi traumatismes répétés), particulièrement dans la zône inter-scapulaire, riche en tissu adipeux.
Depuis maintenant une bonne quinzaine d'années, nous ne vaccinons plus par voie sous-cutanée en région inter-scapulaire, mais par voie intra-musculaire, dans les lombes, et avec des aiguilles de très faible diamètre pour être le moins traumatisants possibles (photo ci-dessus à droite). Nous rencontrons rarement des fibrosarcomes depuis que nous avons adopté cette démarche, et dans la plupart des cas, les chats atteints n'étaient pas vaccinés.
sources : http://www.cliniqueveterinairecalvisson.com/